Pour lire cet article, il est nécessaire de comprendre la distinction entre médicament générique et prescription en DCI.
Comme beaucoup, les médecins de la maison de santé de Sucy-en-Brie prescrivent en DCI comme le préconise la loi depuis le 1er janvier 2015. La prescription en DCI a plusieurs intérêts évidents pour le patient :
- Eviter les confusions et les redondances thérapeutiques
La prescription en DCI évite les confusions médicamenteuses, tant pour les soignants que pour les patients et leur entourage.
En effet, contrairement à la nomenclature des médicaments prescrits en DCI, la dénomination commerciale n’est soumise à aucune règle. La firme pharmaceutique commercialisant le médicament peut donner un nom de marque fantaisiste qui ne reflète ni le contenu, ni les propriétés du médicament. C’est souvent le cas pour les noms des médicaments « princeps » c’est-à-dire les premiers arrivés sur le marché et disposant d’un brevet de commercialisation. L’intérêt du terme fantaisiste pour les firmes étant de « marquer les esprits » des prescripteurs avec un nom simple permettant de s’en souvenir plus facilement et qui viendra en premier au moment de prescrire.
Cette dénomination commerciale présente donc des risques car elle peut faire apparaitre dans une ordonnance un même principe actif prescrit deux fois à travers deux dénominations commerciales différentes. Par exemple, le Voltarene et le Tendol contiennent tous les deux du diclofenac. De plus la prescription « princeps » peut masquer la présence de plusieurs principes actifs au sein d’un même médicament. Par exemple, la Lamaline contient du paracétamol et de la poudre d’opium. Dans l’armoire à pharmacie familiale, il n’est pas rare que plusieurs boîtes contiennent la même substance sous des noms de marque différents.
Ce type d’erreur n’est pas anecdotique, il est fréquemment mentionné dans les rapports de pharmacovigilance.
- Répartir efficacement les tâches entre le médecin et le pharmacien
Prescrire en DCI permet de faire apparaitre clairement les principes actifs dans une ordonnance. Le pharmacien peut alors aisément vérifier l’absence d’interactions médicamenteuses ou encore conseiller un mode d’administration plus adapté pour le patient.
- Rendre l’ordonnance médicale compréhensible en cas de voyage à l’étranger
La DCI étant partagée dans tous les pays, une ordonnance rédigée en DCI reste compréhensible à l’étranger. Si le besoin se présente de consulter un médecin à l’étranger, ce dernier pourra appréhender les traitements déjà pris. Cela permet d’éviter les confusions et les redondances décrites plus haut.